Projet, présidentielles : qu’en pense le Nouveau Parti Socialiste 13/07/2006

Publié le par nps14eme

Projet, présidentielles : qu’en pense le Nouveau Parti Socialiste ?  

 

 

 

 

Jeux médiatiques, petites phrases, rumeurs, l’adhérent socialiste, « ancien » ou « nouveau », a de quoi être enthousiasmé ou sceptique, voire parfois un peu déboussolé… Comment repérer l’essentiel, quelle lecture faire des évènements politiques actuels ? NPS9ème a demandé à Guillaume Balas, responsable de NPS à Paris, conseiller régional et également militant de notre section, de répondre à quelques questions.


NPS : Peux-tu présenter, notamment pour les nouveaux, ce qu’est NPS ?

Guillaume Balas : C’est un des principaux courants du PS, qui représente 24% des voix des adhérents, en France et à Paris. NPS s’est constitué après le 21 Avril 2002, suite au constat de l’incapacité du PS à se remettre en cause après ce traumatisme. Pour nous, le besoin de rénover les pratiques politiques (fin du cumul des mandats, réforme des institutions, ouverture sur la société), de lutter vraiment contre le libéralisme économique en réinventant une politique de gauche réaliste mais ambitieuse (rééquilibrage salaires / capital, politique industrielle volontariste, construction d’une croissance forte et durable) et, évidemment, de réorienter la construction européenne vers plus de démocratie et de justice sociale (réforme de la BCE, fédéralisme européen, refus du libre échange intégral imposé par la mondialisation) est central. Il est indispensable de répondre à cette triple demande pour résoudre la crise sociale et démocratique que nous vivons.

 

Pendant des années, le PS n’a pas voulu, ou pas su, affronter ces questions. Nous pensons aujourd’hui, après beaucoup de réticences de sa part, que le PS accepte davantage de voir la réalité de ses échecs en face. C’est pour cela que nous avons accepté de rentrer dans la direction, pour préparer, dans un esprit de rassemblement, le combat contre la Droite.

 

Ainsi, Benoît Hamon, secrétaire national à l’Europe, a beaucoup fait pour redonner une vision européenne exigeante à un PS qui s’était déchiré sur le Traité Constitutionnel et qui était déphasé par rapport à ses électeurs. De même, Henri Emmanuelli œuvre, un peu seul parfois, pour le rassemblement de la Gauche, condition indispensable de notre victoire l’année prochaine, Barbara Romagnan combat, et c’est difficile, pour une vraie réforme du fonctionnement du PS, à travers un secrétariat national à la rénovation.  

 

NPS : Donc NPS, anciennement très critique sur la direction du PS, approuve le projet du PS et aide François Hollande à faire fonctionner le Parti… Certains peuvent penser que c’est un peu paradoxal !

Guillaume Balas : Pendant quatre ans, nous avons bousculé un PS tétanisé par sa défaite de 2002. C’était une attitude nécessaire et responsable, tout comme il est aujourd’hui nécessaire et responsable de dire à la Gauche - et de montrer à la droite - que le PS est uni. Je crois donc que c’est une vraie démarche de cohérence politique : vouloir une Gauche de gauche et forte.

 

Sur le projet, nous avions proposé de repousser à septembre son adoption, afin de permettre à tous, et notamment aux nouveaux adhérents, de participer davantage à son élaboration. Ce n’est pas le choix qui a été fait. Sur le fond, nous pensons qu’il est un peu trop un « catalogue » de mesures et aurions préféré qu’il souligne les quatre ou cinq axes de réflexion forts des socialistes. Il faut néanmoins être juste : jamais nous n’aurions pensé une telle évolution du PS sur des questions fondamentales comme la volonté de construire une république plus démocratique et parlementaire, ou une Europe qui ne soit pas le « cheval de Troie » d’un libéralisme économique injuste et inefficace, mais bien un espace de démocratie et de justice sociale. De même, nous saluons la volonté d’ouverture sur la société que traduit la proposition de rendre possible le mariage pour des personnes de même sexe.

 

Le fait de voir enfin dans le projet ces éléments que nous portons depuis longtemps nous rassure beaucoup sur la capacité de la Gauche à être écoutée des citoyens.

  NPS : Les citoyens semblent plus entendre l’affrontement des présidentiables que les propositions du PS. Ce projet n’est-il pas qu’un « chiffon de papier » que les candidats à l’élection présidentielle vont rapidement oublier ?

 

 

Guillaume Balas : Nous ne sommes pas naïfs et savons le traitement parfois réservé à la réflexion des adhérents de la part des candidats. Mais c’est justement une des causes de nos défaites ! A la différence de 1997, pendant la campagne électorale de 2002, l’équipe du candidat Jospin  n’écoutait plus le PS, ses militants, ses élus qui sentaient que ça dérapait.

 

Quand le candidat de la Gauche ne fait plus que jouer le jeu des médias sans s’appuyer sur la vitalité et les idées des militants du PS ou du monde associatif, alors il perd. La Droite est beaucoup plus forte que nous à ce jeu-là.

 

C’est pour cela que, pour nous, le Projet adopté par les adhérents, malgré toutes ses insuffisances, doit être le « cadre » des propositions des présidentiables. Nous n’accepterons pas que le travail des adhérents soit méprisé. Nous en connaissons trop le prix, et nous rappellerons à chacun ses responsabilités.

 NPS : Alors Ségolène ? Dominique ? Jack ? Laurent ? Lionel ? (on s’excuse pour ceux que l’on oublie…)

 

Guillaume Balas : Tout ce cirque est ridicule et nous pensons vraiment qu’il y a mieux à faire. Le Parti a décidé que les adhérents choisiraient en Novembre : on a quand même un peu de temps ! Quand je vois la floraison des comités de soutien à X ou à Y, je me dis que l’on prend vraiment les adhérents pour des idiots. Personne ne sait qui sera encore candidat à l’automne. Les favoris d’aujourd’hui peuvent être les perdants de demain. En revanche, pendant que la « Star Ac’ » présidentielle fait le délice des couloirs parisiens, on ne s’occupe pas de créer les ponts avec les autres partis de Gauche ou avec les associations. C’est pourtant d’abord eux qu’il faut convaincre aujourd’hui. S’ils ne sont pas avec nous, on perdra !

 

 

 

 

NPS : Il y a quand même  un phénomène Ségolène Royal, non ?

 

 

Guillaume Balas : C’est très agréable d’avoir une socialiste en haut des sondages mais, attention, à un an de l’échéance, les enquêtes d’opinion ne font pas nécessairement l’élection : Balladur ou Jospin l’ont appris à leurs dépens... Pour l’instant, les discours des présidentiables sont sans contenu réel, mis à part quelques idées lâchées dans les micros. En revanche, le phénomène d’opinion autour de Ségolène Royal montre à quel point les électeurs veulent du renouvellement, de l’oxygène.

 

Pour notre part, nous choisirons tranquillement notre candidat à l’automne, en mettant en place un vrai débat démocratique au sein de NPS. En effet, des Assemblées Générales se tiendront dans toutes les sections de Paris pour discuter de tout cela, puis en Septembre, lors de notre Université d’Eté de St-Nazaire (le week-end du 22/09) nous prendrons les décisions qui s’imposent.

 

Nous appelons tous les adhérents, anciens ou nouveaux, à participer à ces moments de débat, ils seront malheureusement peut-être les seuls moments d’échange sereins dans la période !

Publié dans nps14eme

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T
sur qu'il va être serein ce débat? Il va falloir en parler à Peillon, Hamon, Assouline, et Emmanuelli, j'ai pas l'impression qu'ils aient la mêm opinion, ;mais peut-être que je me trompe
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